(...) si le format de ces nouveaux morceaux composant le tracklisting de l'album, reste assez court, le resultat est certe de facture assez classique, mais fourmillant également d'une multitude de détails. Comme toujours chez Sonic Youth du reste... (...) Peut importe, le groupe n'a plus rien à prouver, seul le plaisir de se retrouver compte ici. Voilà, cette fois c'est dit, le secret de la longévité des Sonic Youth réside sans aucun doute dans ce plaisir qu'ils ont à jouer ensemble, à composer de nouveaux titres alors même qu'ils ont déjà plus de trente-cinq opus (albums studio, EP et collaborations diverses) à leur actif. Et honnêtement, ça fait vraiment du bien d'entendre un groupe aussi confortablement installé sur la scène internationale jouer avec autant de fraîcheur en s'amusant des conventions prédéfinies du tout-markété. (...)
Ce disque va encore faire débat dans les chaumières. Ravir les fans récents du groupe, et refroidir une fois de plus les vieux briscards adeptes de Daydream Nation... je crois que la raison se trouve au milieu, ce disque n'est pas un chef d'oeuvre (on en est même très loin), ni un disque inepte (on est encore au dessus d'une grande partie de la production rock actuelle) (...) un disque finalement assez proche de Murray Street. (...)
(...) Le format pop de Rather Ripped le rattache plutôt à la période Goo-Dirty, un moment où Sonic Youth a commencé à diluer sa force de frappe dans des impératifs commerciaux liés à la signature sur la major Geffen. Les fans hardcore des débuts ont pu crier au scandale, les autres se régalèrent de ce nouvel ordre sonique. Aujourd'hui, l'âge aidant, on fait plus facilement grâce aux New-Yorkais de lâcher un peu de lest du côté de la dissonance. (...)
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